Traiter une cause sera toujours bien plus bénéfique que de s'intéresser à la conséquence, tel est l'adage qui caractérise bien la médecine propre à l'étiopathie. Encore peu connue de nos jours, cette médecine non conventionnelle tire pourtant ses origines de méthodes traditionnelles, voire ancestrales, reposant sur des techniques thérapeutiques manuelles.
L'étiopathie tire ses racines des mots grecs "aitia", signifiant cause et "pathos", dont le sens est souffrance. Comme son étymologie l'indique cette discipline s'attèle donc à traiter la cause de la souffrance, à la différence de la médecine moderne, qui traite le symptôme de la maladie. L'étiopathie entend ainsi se passer de traitements médicamenteux en recherchant l'origine de la douleur, qu'elle soulage dans l'immédiat via des techniques thérapeutiques manuelles. Elle base en partie ses méthodes thérapeutiques sur une approche systémique du corps, qui entend l'appréhender dans son contexte, afin de rechercher un lien entre l'environnement et les effets qu'il peut induire sur le corps. Les réactions et le fonctionnement corporels sont pensés dans leur rapport avec l'extérieur, et le corps envisagé dans son unité ou sa globalité.
L'étiopathie est héritée des techniques ancestrales des rebouteux, ces guérisseurs de campagne, habiles à soigner les fractures, dénouer les muscles, réparer les problèmes articulaires ou encore remettre en place les nerfs froissés. C'est à Christian Trédaniel, qui déposa le terme en 1963, que l'étiopathie moderne doit ses fondements. Fidèle à la philosophie de Descartes, le fondateur de l'étiopathie publie en 1978 un ouvrage intitulé « Principes Fondamentaux pour une Médecine Étiopathique », dans lequel il expose ses réflexions sur le fonctionnement du vivant qu'il envisage comme un ensemble de systèmes en interaction. C'est donc également d'une approche mécaniste du corps, considéré comme une machine dont le système peut parfois se dérégler, que relève l'étiopathie, pour Christian Trédaniel. S'inspirant du savoir-faire des rebouteux, le fondateur de l'étiopathie développe des méthodes de pratique thérapeutique manuelle reposant sur l'art du geste et du toucher et permet ainsi à sa discipline de s'imposer au côté de la médecine moderne classique. La thérapie manuelle de soin s'inscrit alors comme une médecine complémentaire apte à proposer une alternative aux patients.
Dans la lignée de la chirurgie non-instrumentale, l'étiopathie traite un large domaine d'affections pathologiques et s'adresse à un public varié, ses limites s'arrêtant lorsqu'une intervention chirurgicale ou un traitement médicamenteux s'avèrent nécessaires ou indispensables. Elle pourra dans ces conditions intervenir en complément de ces derniers et être notamment recommandée pour des patients souffrant de diabète, cancer, hypertension, voire dépression. Elle s'adresse autant aux nourrissons, qu'aux personnes âgées ou encore aux enfants, notamment pour des pathologies ORL, aux femmes enceintes dont elle peut soulager les lombalgies, nausées, etc., ou encore aux sportifs, notamment pour des entorses, tendinites, dorsalgies, luxations, etc. L'étiopathie traite donc autant les symptômes externes que fonctionnels.
Comme les ostéopathes, les étiopathes sont généralement regroupés au sein d'instances professionnelles appliquant et respectant les règles déontologiques de la profession. Choisir un praticien affilié au Registre National des Étiopathes (RNE) assurera ainsi au patient de trouver un thérapeute qualifié et sérieux. Cet annuaire est répertorié tous les ans par le Ministère de la Santé et compte environ 400 praticiens établis sur toute la France. La notoriété du praticien peut également être déterminante dans le choix de son thérapeute. Demander conseil à son médecin généraliste peut être une solution pour s'orienter vers un étiopathe de qualité ou encore bénéficier des conseils et de l'expérience de ses proches.
Durant en moyenne entre 20 et 30 minutes, une séance d'étiopathie suit plusieurs étapes : - Dans un premier temps, le praticien va écouter la plainte somatique du patient et tenter de déceler les causes de son trouble. Avant d'établir un premier diagnostic, il va donc questionner le patient sur le contexte d'apparition des troubles et tenter de dresser avec ce dernier une sorte de généalogie de ses affections. Ce sont également la fréquence d'apparition des troubles, la gêne occasionnée par ces derniers et la façon dont ils circulent dans le corps qui seront questionnées. - Suite à ce premier entretien oral l'étiopathe procède ensuite à un examen physique pour confirmer ses intuitions et rechercher l'origine du symptôme à même le corps. C'est à ce moment que seront également pratiqués les soins manuels. - Pour finir, le thérapeute pourra envisager avec le patient un programme de séances ou orienter ce dernier vers un parcours médical autre ou complémentaire.
Compris entre 50 euros et 70 euros la séance, les honoraires des étiopathes sont parfois pris en charge par certaines mutuelles, mais ils ne sont cependant pas remboursés par la sécurité sociale. Pour les patients bénéficiant de moyens financiers limités, il existe également des cliniques étiopathiques vers lesquelles s'orienter. Dans ces dernières, des étudiants étiopathes sont supervisés et formés par des professionnels qualifiés et exercent leur savoir-faire dans les règles de l'art.
Si l'étiopathie touche un vaste champ d'affections pathologiques et peut s'appliquer à toutes les maladies réversibles, ses praticiens ne délivrent néanmoins pas de prescriptions médicales. L'étiopathie n'entend donc pas se substituer à un traitement médicamenteux ou à une opération chirurgicale. Elle est complémentaire de la médecine traditionnelle moderne. Le praticien expérimenté sait rapidement discerner ce qui relève de son champ d'exercice et orienter le patient vers les thérapies médicales traditionnelles lorsque c'est nécessaire.
La recherche de la cause sur laquelle se fondent les principes qui animent l'étiopathie permet précisément de repérer le traitement adéquat et de conseiller le patient sur le parcours thérapeutique qui s'adaptera le mieux à son affection. L'étiopathe qualifié sait déceler et reconnaître les limites de son cadre disciplinaire. L'étiopathie repose ainsi sur l'art du toucher dans le respect du patient et des « mots » du corps, comme déjà Hippocrate le relevait : « L'art de la thérapeutique manuelle est ancien. Je tiens en haute estime ceux qui l'ont découvert, comme ceux qui de génération en génération se succédèrent et dont les travaux contribueront au développement de l'art de guérir. »
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter le site ci-contre : http://www.parisetiopathe.fr/etiopathie.html
Auteur : Manon Larsonneur - Etiopathe
Site internet : http://www.parisetiopathe.fr
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